mercredi 19 juillet 2017

POURQUOI LE NOM DE MASKARIN !

Depuis sa découverte par les navigateurs arabes ou swahilis au Xe siècle de notre ère, l'île déserte située dans le sud ouest de l'océan indien va changer de nombreuses fois de nom. D'abord sur les cartes arabes on la retrouve, pour la première fois , sous le nom de Dina Morgabim (l'île de l'ouest ).
–Le 9 février 1507 un navigateur portugais l'appelle Santa Apolonia (L'île a été découverte le jour de la fête de Sainte Apolline)
–À partir de 1529 le nom d'isola de Mascarenhas apparaît sur les cartes portugaise,en l'honneur du célèbre navigateur Pedro des Mascarenhas.
–En 1614, l'aventurier anglais castleton la nomme « england's forest » (L'île verdoyante ). –En 1616 des missionnaires jésuites portugais de retour de Goa en Inde se sont approchés de L'île qu'ils appellent " l'île de Mascarenhas ".
–En 1619, le maître d'équipage hollandais Bonte-koe du new Horn déclare dans un de ses écrits : « C'est à l'île Mascareignes que nous avons relâché ; nous l'avons côtoyé le long du cap(est) où nous avons trouvé tout près de terre 40 brasses de profondeur;quoique cet endroit ne fut pas très sûr parce qu'on était trop près du rivage,on y a cependant mouillé l'ancre...."
–En 1629 Thomas Herbert embarqué sur le le navire anglais le hart arrive à " england's forest ", Il écrit : « Le cinquième jour nous découvrîmes terre, située vers le sud-ouest. Nous reconnûmes aussitôt par sa hauteur, par sa forme et par sa situation, que c'était L'île que nos pilotes appelle la forêt d'Angleterre, où nous arrivâmes le lendemain. Ce nom lui a été donné en 1613 par le capitaine castleton qui commandait le navire la perle. Lorsque que les Portugais la découvrirent sous la conduite de don mascarenhas celui-ci lui donna son nom, que l'on dit avoir été changé depuis en celui de pulo-puar mais on ne sait pas qui lui a donné ce nom indien,ni à quelle occasion il lui a été attribué." « –Toujours la même année dans le journal de bord d'un autre navire anglais : « nous aperçûmes le 28 une terre dans le sud-ouest. C'était l'île nommée par les hollandais Mascarène, et à mon avis ce devait être celle que la perle rencontra (il y a une quinzaine d'années) et que ses gens appelèrent forêt d'Angleterre." « -en 1640 le capitaine Roger le Bourg, du Saint-Laurent, est envoyé à Mascareigne par Flacourt. « Dans son « histoire de la Grande île de Madagascar » (16 153,1668),Flacourt écrit : " le cinquième septembre 1649 arriva au Fort dauphin le navire Saint-Laurent, de L'île Sainte-Marie.... Un mois après j'ai renvoyé le navire à Sainte-Marie et l'ai obligé de passer à Mascareigne pour en prendre possession au nom de sa majesté très chrétienne, et lui ai imposé le nom d'île de Bourbon , ne pouvant trouver de nom qui put mieux cadrer À sa bonté et fertilité, et qui lui appartint mieux que celui-là. » « À partir de 1649 donc, tous les noms qui seront donnés à L'île seront fortement connotés « " possession française " , en faisant fi de l'histoire de la découverte de L'île et du respect profond de ses premiers habitants. Dans une supplique adressée à Colbert le 16 novembre 1678, 19 signataires écrivent: "tous les habitants de L'île bourbon supplions humblement Monsieur de Colbert protecteur spécial de la dite île bourbon… Monseigneur espérant que vous aurez quelque charité pour le pauvre peuple de Mascareigne.... ».
« Par la suite l'île « va changer de nom au gré des vicissitudes de l'histoire française : « -Bourbon pendant toute la période royale de l'ancien régime, elle devient le 13 mars 1794 par un décret de la Convention française « la réunion ». « – le 15 août 1806 elle devient île Bonaparte. « –Le 9 juillet 1816, L'île Bonaparte capitule. Les Anglais qui l'occupent la rebaptise Bourbon. « –Lors de la révolution de 1848, et il reprend le nom de « la réunion » qu'elle gardera jusqu'à nos jours. Mais Dans les esprits conservateurs et nostalgiques de l'ancien régime et de la période esclavagiste, le nom de Bourbon reste toujours ancré.

EN BREF : Depuis sa découverte l'île va régulièrement changer de nom selon les époques et les différents navigateurs qui y accostent.Par la suite, après les débuts du peuplement définitif elle sera connue sous le nom de Mascareigne ou Mascarin.
D'autres noms lui seront attribués selon la volonté ou les humeurs des différents représentants. de la compagnie des Indes ou du royaume de France. Elle fut constamment baptisée, débaptisée,rebaptisée selon les vicissitudes de l'histoire de France sans jamais avoir demandé l'assentiment des hommes et des femmes qui y vivent. Tous ces différents noms sont donc fortement connotés "possession ou colonie française".
La seule appellation qui semble être agréée par l'histoire (la majorité des navigateurs après la découverte par les arabes, les voyageurs qui y font escale , la compagnie Des Indes orientales qui gère une partie de Madagascar ou les premiers habitants de L'île ) est bien celle de Mascareigne,de Mascarène ou de Mascarin.
Toutefois Mascareignes étant aussi le nom de l'archipel ma préférence,comme les anciens,va plutôt à MASCARIN ou MASKARIN .Dans dans tous leurs récits les voyageurs qui font escale ou y accostent l'appellent mascarin,de sa découverte jusqu'en 1720 (cf tous les relations de voyage dans l'ouvrage d'Albert Lougnon intitulé " sous le signe de la tortue " ).Ainsi dans son ouvrage "voyage dans l'Arabie heureuse" Jean de la Roque écrivait : "ils lui donnent le nom de Mascareignas à cause que leur chef se nommait ainsi,et le vulgaire même le lui conserve encore à présent en appelant mascarins ses habitants ".
De plus l'adjectif mascarin caractérise habituellement aussi tout ce qui est local ,endémique, "pei" Ainsi on l'utilisera pour tout ce qui touche à la faune ou à la Flore locale,on dira : " péroke MASKARIN,kanar MASKARIN......On parlera du conservatoire botanique de mascarin...... De nombreuses marques commerciales l'utilisent aussi en adjectif ou en nom! En poésie même le poète Jean Albany faisait l'éloge de la FANM MASKARIN pour la différencier de foutes les autres femmes!
Notre identité profonde,singulière ne peut être que MASKARIN MASKARIN NOUT KALITE !
Certains aujourd'hui en toute bonne foi utilisent les termes créole réunionnais ou même REYONE en leur donnant un sens subjectif, artificiel qui n'a rien à voir avec la réalité historique. Ainsi la réunion serait la réunion des ethnies sous la protection de la France bien sûr ! Idéologie coloniale quand tu nous tiens !
Ceux qui utilisent le terme REYONE font plus ,référence au rayonnement de l'île (on se rapprocherait plus de la symbolique des rayons du drapeau régional).

dimanche 9 juillet 2017

À vous tous !

Fin 2015, je me suis décidé à créer un blog ouvert à toutes les bonnes volontés qui défendent la Kreolite mascarin, ' nout Lanmayaz pei ' , produit de notre histoire sur cette île de la Réunion que je préfère appeler aujourd'hui , pour des raisons personnelles : MASKARIN.

À côté de commentaires ou de prises de position liées à l'actualité, je passe à la vitesse supérieure et propose aussi de rendre compte régulièrement de l'avancée d'un travail de réflexion que j'ai entrepris depuis quelques temps sur les problèmes posés par la notion d'identité en général et plus particulièrement ceux posés par l'identité MASKARIN. Travail qui sera peut-être la base d'un futur ouvrage !

Je tiens à préciser que cette réflexion est celle d'un simple citoyen, d'un esprit qui se veut libre et curieux de tout et qui essaie de se défaire des préjugés courants existant dans une société insulaire encore néocoloniale et profondément marquée par le poids de l'histoire et les effets pervers d'un système de domination politique, économique, social, culturel et… Intellectuel, production d'une métropole coloniale. Système qui perdure et gangrène malgré nous tout ceux qui existent , pensent ou agissent dans ce pays.

Je tiens aussi, d'emblée, à prévenir les esprits conservateurs, conformistes et orphelins d'une métropole quelle qu'elle soit que cet essai de réflexion qui se veut iconoclaste va peut-être les choquer car il pourra prendre d'autres chemins que les avenues royales traditionnellement empruntées par beaucoup de "penseurs hors-sol", universitaires ou non, locaux ou venus d'ailleurs, tous étrangers à la réalité vécue et au sentiment profond ressenti par la grande majorité de nos compatriotes.ceux-ci étant les produits d'une histoire et donc consciemment ou inconsciemment marqués par les conditions particulières dans lesquelles s'est fait le peuplement de notre île. Les vagues successives de migrants venus ici volontairement ou arrachés à leur terre natale, déportés, n'ont fait qu'étoffer et développer , malgré les vicissitudes de l'histoire, le socle premier de ce "vivre ensemble" qui constitue le fondement de notre identité.

Pour terminer et pour résumer en quelques mots mon attitude intellectuelle, je reprendrais à mon compte ces quelques lignes Écrites par Roger Théodora à la fin de l'avant-propos de son ouvrage : « candide et l'ancien puits » publié aux éditions azalées en 2006 :

« Étonnerais -je si je disais que mes recherches et la rédaction de ce livre m'ont permis de me défaire des œillères que la société réunionnaise avait toujours voulu m'imposer pour ma participation sans réserve à son fonctionnement ? En vérité, en me donnant la clé pour franchir le miroir que celle-ci m'opposait, elles m'ont ouvert à d'autres horizons, au contact des anonymes, des invisibles du microcosme dans lequel je vivais, pour intégrer l'empirisme populaire dans mon comportement, en mesurer l'importance et lui faire confiance pour m'aider à échafauder les hypothèses les plus farfelues en apparence, mais pas les plus saugrenues en définitive. »

En bref,dans ce blog,je compte: - Briser le conformisme ambiant – Aller à contre courant des idées reçues , si nécessaire ! – Proposer d'autres pistes de réflexion. – Contribuer à faire avancer le débat sur la question des identités en général et de l'identité Mascarin en particulier . – Mais surtout rendre compte de l'originalité et de la richesse de notre identité non À partir d'une « vision hors-sol » de notre réalité mais à partir d'un point de vue, d'un vécu et d'un ressenti local, réunionnais ou plutôt Mascarin!

La vision hors-sol de notre histoire et de notre réalité, je la définirais, comme étant soit celles d'individus locaux aliénés culturellement et ardents défenseurs du système néo-colonial existant ou bien celle d'individus, universitaires ou non, venus d'ailleurs et agissant en véritables "maîtropolitains ", cherchant à nous imposer souvent une certaine grille de lecture de notre réalité. Leur lecture étant constituée à partir d'outils forgés pour étudier des populations vivant dans les banlieues multi-culturelles de France ou d'Europe. Or la population de notre île semble quand même , le moins que l'on puisse dire, fort différente de celles de la banlieue parisienne.

samedi 8 juillet 2017

OTE DALON! UNE NOUVELLE RUBRIQUE DANS LE BLOG "KREOLITE MASKARIN " : " UBU KOMELA "

Faire connaitre tout ce qui ne va pas ou frise le ridicule dans notre ile et dans le fonctionnement de ses institutions !

DI SAK NA POU DI ! (cliquez sur "commentaires")

vendredi 7 juillet 2017

Un nouveau concept : l'intraculturalité.

À côté des concepts traditionnels de multiculturalité,d'interculturalité,de transculturalité ou même de communautarisme qui permettent de caractériser certaines sociétés humaines du passé ou du présent, je propose un nouveau concept : celui d'intraculturalité.

Pour comprendre et définir ce qu'est ce nouveau concept et, ce qui le différencie du concept voisin de créolisation, il faut, à mon avis, remonter à l'origine du peuplement de cette île. Ce peuplement présente une certaine originalité par rapport à ce qui s'est passé dans les autres îles ou pays faisant partie de l'empire colonial français (îles des Antilles françaises situées dans la mer des Caraïbes ,Guyane française,îles du pacifique ou même plus près de nous l'île Maurice), mis à part l'île Rodrigue ou l'archipel des Seychelles qui semblent présenter quelques analogies avec la nôtre. Originalité aussi par rapport à ce qui a pu se passer dans d'autres parties du monde faisant partie de l'empire colonial espagnol ou lusitanien (Pays d'Amérique latine et même l'île de Cuba ou l'immense Brésil).

Le peuplement de cette île et l'histoire qui en découle est à nulle autre pareille et elle pourrait permettre d'expliquer sans parti pris,sans œillères et d'un point de vue réunionnais le processus de construction de ce « Vivre ensemble » enraciné et en même temps fragile face aux soubresauts mondiaux caractérisés avant tout par la Xénophobie et les replis communautaires. Face à la montée des différents communautarismes ethniques ou religieux attisée par les luttes de pouvoir pour contrôler la planète et piller ses ressources ou l'esprit de revanche de ceux qui ont subi les méfaits des différents colonialismes ou impérialismes, nous avons l'outrecuidance d'affirmer que notre « vivre ensemble réunionnais " peut être exemplaire et qu'il préfigure ce qui pourrait être dans un monde enfin apaisé les relations entre les hommes et les femmes qui peuplent cette planète. Tout en étant conscient que même si nous sommes une île perdue dans le sud ouest de l'océan indien, traditionnellement loin des foyers de guerre, nous avons quand même souvent subi leurs conséquences néfastes pour les populations.

Aujourd'hui même si nous pouvons être fiers de ce « vivre ensemble » nous faisons partie aussi que nous le voulions ou non d'un ensemble plus vaste dans lequel sont à l'œuvre des forces pétries d'orgueil égoïste et de haine prônant plus l'exacerbation des différences que leur respect. Dans le cadre de cette réflexion sur ce nouveau concept d'intraculturalité, que je propose, je tiens aussi à préciser ce qui m'a amené à rejeter les diverses appellations données à mon île au cours de son histoire et pourquoi j'ai préféré le nom de mascarin.

Oui, je suis un homme de Mascarin, héritier d'une histoire remplie de violences, de viols, de dénis, d'exploitation, de déportations,d'humiliation!

Oui, je suis, comme tous mes autres compatriotes le descendant de tous ces relégués,de ces aventuriers européens hommes ou femmes, de ces flibustiers, de ces femmes malgaches, indiennes ou Indo-portuguaises, de ces "serviteurs malgaches" partis marron, de ces blancs kivis partis marron eux aussi pour fuir l'oppression, sauvegarder une certaine dignité et surtout par amour pour la liberté. Le descendant de ces premiers habitants, de ces "pionniers", mais aussi de ceux qui sont venus après: esclaves malgaches,africains,indiens,engagés indiens,chinois qui avec leur sueur et leur sang ont forgé l'histoire de cette île.

Ils se sont retrouvés sur Mascarin et ont fondé dans la violence et la joie, le bonheur et la souffrance ce "vivre ensemble" qui fait notre fierté. Ces vagues successives d'immigration jusqu'à nos jours n'ont fait qu'amplifier, développer cette réalité humaine à nulle autre pareille.

samedi 1 juillet 2017

Réflexion sur le concept d'identité créole

Pour nourrir votre réflexion sur le concept d'identité et essayer de donner une réponse à la question « qui sommes-nous ? », Vous trouverez ici une partie de la communication d'Edouard GLISSANT , Lors du colloque international organisé à Pointre -à-pitre le 11-13 décembre 1989 par le comité de la culture, de l'éducation et de l'environnement de la Guadeloupe en collaboration avec les C.C.E.E de Guyane , de Martinique et de la réunion sous l’égide du conseil régional de la Guadeloupe sur le thème :« Identité, culture et développement».

Pour mémoire Édouard Glissant est cet écrivain Martiniquais qui est né le 21 septembre 1928 et décédé à Paris le 3 février 2011. Cet Écrivain, poète ,essayiste et universitaire est le créateur des concepts :d'antillanite, de créolisation et de « tout -monde »,tandis qu'aimé Césaire, Martiniquais lui aussi (1913-2008), forge le concept de «négritude». Il était à l'époque de ce colloque responsable du département "études françaises " a l'université de Bâton-Rouge (Louisiane). Dans cet extrait de sa communication A ce colloque il donne sa définition de l'identité.

"D'abord, les problèmes d'identité. J'oppose la conception de l'identité–racine à celle de l'identité– relation. La première nous a été fournie toute armée par l'Occident, la seconde résulte de notre histoire. La racine est unique, c'est une souche qui prend tout sur elle et tue alentour. On lui a opposé, en particulier Gilles Deleuze et Félix Guattari,le rhizome qui est une racine démultipliés, étendue en réseau dans la terre ou dans l'air, sans qu'une souche y intervienne en prédateur irréparable .la notion d'identité–relation maintient donc L'idée d'enracinement mais récuse celle d'une racine unique et totalitaire. C'est un des vecteurs de ce que j'appelle une politique de la relation, où se résume quelques un de nos apports a l'enlèvement mondial , Et selon laquelle tout principe d'identité s'étend désormais dans un rapport à l'autre. Toujours aussi schématiquement, si nous résumions ce que nous savons des variantes de l'identité , Nous obtiendrions peut-être ceci, que je suis prêt à discuter avec vous : l'identité racine, Celle que l'Occident a essayé de nous transmettre sans vérification, est lié à une vision, un mythe de la création du monde ; est sanctifiée par la violence cachée d'une filiation qui en découle (c'est- à-dire , de cette création même) avec rigueur ; été ratifiée par la prétention À la légitimité, qui permet à une communauté de proclamer son droit à la possession d'une Terre , qui ainsi deviensterritoire ; est prolongée par la projection de ce territoire sur d'autres terres possibles, qu'il devient ainsi légitime de conquérir.

La pensée occidentale a procédé de la sorte d'une manière linéaire et projetante, et a confondu dans un même mouvement les conquêtes de la pensée et les découvertes de territoires, les découvertes de la science et les conquêtes de la colonisation. l' identité relation, au contraire est liée, non pas à une création du monde, mais à une expérience des contacts entre cultures ; est donnée dans la trame de la relation et non pas dans les violences cachees de la filiation ; ne conçoit donc pas la légitimité comme garantie de son droit, mais circule dans une étendue nouvelle ; ne se représente pas une terre comme un territoire, d'où on projette vers d'autres territoires, Mais comme un lieu où on "donne avec" au lieu de "com-prendre".

La conception d'une identité–relation, par quoi nous échapperions aux intolérances dont nous avons hérité passivement de l'Occident, nous permet par exemple de frapper de caducité la vaine question de la légitimité de la propriété de la terre antillaise. La terre antillaise n'est pas un territoire,c'est une terre rhizomee ,d'où se fonde un rapport nouveau : non pas l'absolu sacralise d'une possession ontologique, mais la complicité rationnelle fondée sur la souffrance. Ceux qui ont souffert le rapport à la terre , qui s'en sont méfies peut-être ,qui ont peut-être tentede la fuir pour oublier leur esclavage, ont commence d'entretenir avec elle des rapports nouveaux de complicité, ou la vieille idée de la légitimité, et l'intolérance sacrée de la racine unique,n'avaient pas part».