vendredi 20 mai 2016

Nou kreol dobout, anon Maziné, kozé, ékri si Sak ni lé !

Nou kreol dobout, anon  Maziné,kozé,ékri si Sak  ni lé!
 
À partir d'aujourd'hui vous trouverez sur ce blog, de temps en temps, à côté d'articles commentaires  sur la réalité réunionnaise, « des fragments de pensée», des essais de réflexion sur l'identité MASKARIN .
Éléments d'un travail en cours, plus approfondi, sur l'identité Réunionnaise qui  remet radicalement  en cause toutes les diverses conceptions qui viennent de l'extérieur et qui ont pignon sur rue :« Métissage, créolie, multiculturalité, Interculturalité ».
Identité vue et analysée non pas de l'extérieur comme c'est souvent encore le cas, mais de l'intérieur. Le regard et l'analyse d'un fran-kréol koméla,un fran batar,in  moun maskarin.
Car tous les termes, et les concepts qui sont employés ou ont été employés pour dépeindre notre réalité, sont à revoir et doivent être redéfinis  dans le sens d'une réappropriation ou plutôt d'une appropriation de cette réalité géographique, historique, sociale, économique, et culturelle par les habitants mêmes de cette terre..
Une terre sur laquelle nos ancêtres ont vécu avant nous et sur laquelle nous vivons aujourd'hui et qui n'a jamais été officiellement la nôtre.
On a toujours pensé, agi, imaginé notre  avenir pour nous et sans nous! Nous avons toujours été en quelque sorte des spectateurs ,des sujets, et non pas des acteurs de notre propre histoire. Des sujets taillables et corvéables à merci  dans la réalité dure et féroce  de l'esclavage, de l'engagisme , du colonialisme ou celle « plus douce » depuis 1946  d'un néocolonialisme qui a changé de nom et non pas de nature, pronant   l'assistance à tout crin.
Esclaves,sujets,assistés ,mais jamais réellement citoyens responsables!                                                                                                                            
ZORDI  NOU LE DOBOUT !  NI DI SAK NOU NANA POU  DI !

lundi 2 mai 2016

A mediter !

–20  décembre 1848 : abolition de l'esclavage, les esclaves deviennent des  citoyens de la colonie de la Réunion
–19 mai 1946 :  promulgation de la loi de la départementalisation dans les quatre anciennes colonies dont la réunion . Égalité juridique et politique pour tous les citoyens de la république.
–1er janvier 1996 : égalité sociale pendant le deuxième mandat du président François  Mitterrand.
–16 mars 2016 : rapport du député Victorin  Lurel  sur l'égalité réelle dans les DOM.
Nos hommes politiques courent  toujours derrière une  mythique égalité entre la France métropolitaine ("maitropolitaine") et ses anciennes colonies définies par le terme « les outre-mer ».
 Dans un interview au « quotidien de la réunion » paru le 24 mars 2016  , Georges Marie Lepinay, ancien sécrétaire général de la CGTR declare au sujet du rapport Lurel sur l'égalité réelle :  " Légalité réelle : une vaste supercherie ».

            "...... Ce n'est qu'une vaste supercherie à la veille d'une échéance électorale importante pour tenter de récolter quelques voix, voire laisser son nom  attaché à une loi. Cela fait toujours bien sur un CV. Pour le reste, il faut surtout préserver ce que Patrick Lebreton  appelle « le statut d'économie de comptoir ». Le pire c'est que la départementalisation,  que je considère, pour paraphraser quelqu'un, comme étant le « stade suprême de la colonisation » ,a fait du colonisé le propre acteur de sa colonisation......."

 Deux expressions à retenir :
–La réunion comme économie de comptoir. 
–La départementalisation qui, comme stade suprême de la colonisation, a fait du colonisé le propre acteur de sa colonisation.


dimanche 1 mai 2016

nuit debout

nuit debout en france! a la reunion inntiork! nou kreol nou nana in pake zafer pou di! pou banna nou se la moukat !i fo nou kraz nout banan dan nout pei! rouv la gel kreol ! mont azot nou le debout e i fo i respek anou!la renion le a nou !la renion se nou! ni ve pi amontrer ,profiter,!di sakna pou di!lev dobout!

dimanche 7 février 2016

L'école réunionnaise : une école coloniale

L'école réunionnaise : une école coloniale.
Dans les années 1970, pour la première fois dans notre histoire, un certain nombre de militants culturels réunionnais réunis dans le groupe Sarcemate, après  avoir analysé la situation réunionnaise remettent en cause dans un écrit de manière radicale l'infériorisation de la culture réunionnaise, de la langue créole et le système de diglossie .
Aujourd'hui en 2016, près de 46 ans  après, le même système perdure, même si plus d'élèves ont été scolarisés  et si plus de bâtiments scolaires ont été construits (Écoles maternelles, primaires, collèges, lycées, université). On a mis en place de beaux  décors  mais c'est toujours la même pièce qui se joue , Avec les mêmes conséquences néfastes pour l'épanouissement réel du jeune Réunionnais.
La culture réunionnaise à l'époque niée, interdite  même, a connu  certes un début de reconnaissance, mais elle reste largement marginalisée, folklorisée: la mizik pou bouzé,lo kreol pou fe ri la boush . Rien de bien sérieux ni de dangereux pour le pouvoir colonial. Aucune volonté réelle pour faire bouger les choses , Pour changer les mentalités et libérer réellement l'homme réunionnais. La loi de départementalisation  de 1946 N'ayant pas du tout éradiqué le colonialisme à la Réunion, l'école et tout ce qui a trait à l'enseignement reste encore prisonnière de ce passé colonial dans sa forme, son fonctionnement et sa fonction.
Toute société humaine développe une culture. Cette culture possède généralement une vision du monde construite elle-même à partir de « fondements structurants» la plupart du temps souterrains et donc invisibles pour le commun des mortels. Ces fondements sont le résultat des enseignements que l'homme  Tire de ses rapports avec son environnement naturel, avec les autres hommes. Ces enseignements sont aussi les produits d'une histoire, celle du groupe auquel l'homme appartient. Cette culture va traverser  les siècles par le moyen de l'éducation. Les parents vont éduquer leurs enfants, leur donner des valeurs qui sont celles du groupe auquel ils appartiennent. Cette éducation parentale va être relayée par l'éducation scolaire et l'éducation que peut donner les médias en général.
Le problème à la Réunion en particulier et dans presque tous les pays sous tutelle en général est que l'éducation parentale est différente de l'éducation apportée par l'école et les médias. La culture véhiculée par les parents s'arrête aux limites de la case, de la cour (kiltir la kaz,kiltir lakour). L'école et les médias imposent à l'enfant une culture, des modèles et des valeurs qui ne sont pas celles de ses parents et du groupe auquel appartient l'enfant. L'enfant est ainsi déstabilisé.Cette déstabilisation peut avoir des conséquences catastrophiques pour le développement intellectuel et culturel de l'enfant si en plus (et souvent c'est le cas) l'éducation de l'école et des médias s'opposent à celle des parents, la dénigrant, l'inferiorisant ( le Rouleau compresseur de  l'aliénation coloniale). Dans ce cas, plusieurs possibilités pour l'enfant : soit l'éducation parentale est la plus forte (les valeurs et modèles familiaux sont forts) et l'enfant peut soit rejeter l' éducation scolaire (il s'auto exclut) soit l'assimiler comme culture seconde. Dans les deux cas cela ne se fait pas sans difficultés , sans déchirures et sans drames. L'école ne joue donc pas le rôle  qu'elle devrait avoir dans toute société humaine, celui d'aider l'enfant à s'épanouir intellectuellement et culturellement (école qui inclut). Mais bien au contraire elle fabrique une série d'obstacles artificiels, avec pour conséquence des difficultés sans nombre qui en fin de compte cassent l' enfant et interdisent son véritable épanouissement.
L'école  au lieu d'être la voie royale qui permettrait l'épanouissement optimal de l'enfant (le plus que la famille ne peut pas apporter pour x raisons , l'ouverture sur les autres) devient une course d'obstacles que l'enfant devra contourner, des problèmes qu'il devra résoudre souvent seul. S'il se sent fort et qu'il est épaulé, il peut triompher après mille et mille souffrances  psychologiques . S'il est faible (milieu parental  à problèmes , solitude de l'enfant), soit l'école l'exclut (l'école à la Réunion est un des principaux vecteurs de l'exclusion scolaire : ce qui est en soi un paradoxe, mais qui ne l'est plus dans une réalité coloniale ). Soit il doit se montrer très fort pour arriver, pour réussir. L'école à la Réunion telle  qu'elle a été conçue et développée est bien et reste une école coloniale qui fabrique de l'exclusion et permet au système colonial de perdurer. C'est un corps étranger dans cette réalité réunionnaise faite  d'une culture et d'une histoire que l'école gomme. Cette réalité de l'école comme corps étranger  est encore plus clair par le fait que les acteurs de cette école  (le personnel de l'éducation à la Réunion) est souvent étranger à cette réalité et "surrénuméré". Ce qui les isole souvent du reste de la population. Les enseignants à la Réunion loin d'être « les hussards noirs de la république » (avec toutes les déviances que cette conception a pu produire sur le sol de la république française ) sont souvent  les missionnaires du néo-colonialisme français.